Depuis la légalisation du cannabis au Canada en 2018, les tests positifs de marijuana chez les camionneurs qui traversent la frontière avec les États-Unis restent relativement stables. Jonathan Davids, directeur médical de DriverCheck Inc., explique que cette stabilité est due à l’importance des tests réguliers, de l’éducation et de la formation des superviseurs pour maintenir la sécurité sur les routes. Même après la légalisation, les tests montrent que seulement environ 1% des conducteurs qui travaillent sur des trajets transfrontaliers, soumis aux réglementations strictes du Department of Transportation (DOT) américain, ont des résultats positifs.
En revanche, pour les camionneurs qui circulent uniquement à l’intérieur du Canada, les choses sont un peu différentes. Pour ces conducteurs, les tests montrent un taux de positivité plus élevé, autour de 7%. Cela signifie qu’il y a plus de conducteurs testés positifs pour la marijuana lorsqu’ils ne traversent pas la frontière et ne sont pas soumis aux mêmes régulations strictes. Cette différence met en évidence l’impact des réglementations rigoureuses sur la réduction de l’usage de drogues dans le secteur du transport.
Au Québec, les statistiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) montrent également que le nombre d’arrestations pour conduite avec facultés affaiblies par la drogue chez les conducteurs de camions reste relativement faible. Entre 2018 et 2024, il y a eu peu d’arrestations, avec un pic en 2021, puis une légère diminution par la suite. Ce phénomène est en partie attribué à l’amélioration des méthodes de dépistage, plutôt qu’à une augmentation de la consommation de drogues. Au total, sur une période de cinq ans et demi, 44 arrestations ont été effectuées pour conduite avec facultés affaiblies par la drogue chez les conducteurs de véhicules lourds au Québec, tandis que 19 arrestations ont été liées à l’alcool.
Il est aussi essentiel de comprendre que les tests de dépistage ne mesurent pas directement si un conducteur est sous l’influence au moment du test. Par exemple, le THC, le principal composant psychoactif du cannabis, peut rester dans le corps longtemps après la consommation, ce qui peut entraîner un résultat positif même si le conducteur n’est plus affecté.
Les méthodes de dépistage, comme les tests de salive et d’urine, sont devenues plus efficaces pour identifier les consommations récentes. Ces tests sont particulièrement utiles lorsque les superviseurs soupçonnent qu’un conducteur pourrait ne pas être en état de conduire. Toutefois, il est important de noter que même les produits à base de CBD, souvent perçus comme inoffensifs, peuvent parfois conduire à des résultats positifs aux tests de marijuana.
En résumé, bien que la légalisation du cannabis n’ait pas causé de hausse dramatique des tests positifs dans le secteur du transport routier, il est crucial de rester vigilant. La formation continue des superviseurs, la mise en place de politiques claires et l’amélioration des méthodes de dépistage sont essentielles pour garantir la sécurité sur les routes, tant au Canada qu’aux États-Unis.
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