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La route 11/17 dans le nord de l’Ontario : Une route vitale devenue source de peur et de frustration

Camion circulant sur la route 11/17 dans le nord de l'Ontario, illustrant les défis de sécurité routière, notamment pour les camionneurs.

La route 11/17, qui traverse le nord de l’Ontario, est un segment essentiel de la Transcanadienne, reliant l’Est et l’Ouest du pays. Cependant, cet axe vital est devenu une source de peur et de frustration pour les conducteurs et les résidents locaux.

Les témoignages des habitants révèlent des préoccupations profondes concernant la sécurité, les infrastructures et la réglementation. Associées à des statistiques alarmantes, ces préoccupations dressent un portrait troublant de cette route cruciale.

Un trafic élevé sur des routes inadéquates

La route 11/17 reste en grande partie une route à une seule voie dans chaque direction, un fait qui étonne compte tenu de son importance stratégique. Contrairement à d’autres provinces qui ont élargi la Transcanadienne à quatre voies, l’Ontario accuse un retard considérable. L’absence de voies de dépassement régulières pousse les conducteurs à prendre des risques imprudents, entraînant des collisions frontales fréquentes et des pratiques de conduite dangereuses.

Un manque criant de formation pour les conducteurs de poids lourds

L’une des préoccupations majeures est le manque de formation adéquate des conducteurs de véhicules commerciaux, comme l’a révélé une enquête de CBC Marketplace. Les résidents signalent fréquemment des comportements imprudents de ces conducteurs, notamment des dépassements dangereux et une préparation insuffisante aux conditions hivernales. Ce problème est exacerbé par les lacunes dans la réglementation des centres de formation, certains étant accusés de délivrer des permis de manière frauduleuse, sans garantir une formation adéquate.

Jes Aasmae
« A trucker on Hwy 17 killed my husband 💔. »

Un entretien routier inadéquat, surtout en hiver

Les conditions hivernales amplifient les dangers sur cette route. Les critiques abondent concernant le déneigement tardif ou insuffisant, obligeant souvent les autorités à fermer des sections entières de la route. De plus, les voies étroites en hiver aggravent les risques, laissant aux véhicules un espace insuffisant pour manœuvrer en toute sécurité. Lors d’arrêts d’urgence, les véhicules empiètent souvent sur la voie, créant un danger sans précédent.

Les poids lourds ont tendance à circuler près de la ligne médiane pour naviguer, tandis que les intempéries masquent fréquemment les marquages au sol, augmentant ainsi le risque de collisions frontales. Ces fermetures et dangers perturbent non seulement la circulation, mais mettent également en danger les voyageurs cherchant à accéder à des services essentiels ou médicaux. Le manque d’entretien hivernal et la conception inadéquate de la route reflètent un manque flagrant d’investissement dans la sécurité publique.

Des comportements imprudents de tous types de conducteurs

Les problèmes ne se limitent pas à la formation insuffisante de certains camionneurs. De nombreux témoignages mettent en lumière des comportements impatients, distraits ou agressifs de la part des conducteurs de véhicules automobiles ou récréatifs, ajoutant au chaos. Excès de vitesse et dépassements dangereux sont fréquents, multipliant les risques d’accidents graves.

Un réseau sous-surveillé

Les lacunes en matière de surveillance policière et d’application de la réglementation renforcent le sentiment d’insécurité. Bien que l’installation de caméras et une présence policière accrue soient recommandées, leur absence sur la majeure partie de la route 11/17 permet aux comportements dangereux de se multiplier sans contrôle.

Bien qu’il existe des postes de contrôle le long de la route, ils sont trop souvent fermés, limitant leur capacité à dissuader les comportements illégaux. Ces stations doivent rester ouvertes et être habilitées à sévir contre les camionneurs illégaux afin d’assurer une surveillance plus stricte des véhicules commerciaux. Nous saluons le travail des autorités qui œuvrent sans relâche le long de cette route ; leurs efforts sont vitaux, mais elles manquent du soutien et des ressources nécessaires pour répondre à l’ensemble des défis.

Un impact humain dévastateur

Le bilan humain sur cette route est tragiquement élevé. La route 11/17 est souvent appelée par les locaux « la route de la mort ». Ces accidents entraînent non seulement des pertes humaines, mais aussi des blessures graves et des traumatismes durables pour les survivants et leurs familles. Des vies sont brisées par un système perçu comme laxiste et inefficace.

Une route qui échoue à desservir ses communautés

Au-delà de son coût humain, la route 11/17 constitue un obstacle majeur au développement économique du nord de l’Ontario et à l’accès aux services essentiels. La peur de circuler sur cet axe dangereux décourage le tourisme et le transport commercial, isolant davantage les communautés rurales et freinant leur croissance.

Par ailleurs, l’infrastructure de santé de la région est sous tension, obligeant les résidents—surtout en cas d’urgence—à parcourir des centaines de kilomètres pour se faire soigner. Les femmes enceintes, par exemple, doivent souvent effectuer des trajets périlleux pour atteindre des installations équipées pour les accouchements, augmentant le risque de complications. Cette réalité souligne le besoin urgent d’infrastructures plus sécuritaires pour soutenir à la fois le bien-être et la prospérité des communautés du nord de l’Ontario.

Ron Silver
« I need to get from Dryden to Thunder Bay for medical issues, afraid to do in case involved in a crash or road closure. »

Un besoin urgent de modernisation des infrastructures

Répondre aux nombreux problèmes qui affligent la route 11/17 nécessite bien plus que des améliorations mineures : cela demande une refonte transformative. Les experts et les résidents insistent sur la nécessité d’investissements substantiels pour moderniser cet axe essentiel. Les propositions vont bien au-delà du doublement des voies ou de l’ajout de zones de dépassement, en mettant l’accent sur des améliorations spécifiques pour l’hiver, une meilleure visibilité des voies et une exploitation permanente des postes de pesée avec une application rigoureuse de la loi pour éliminer les véhicules dangereux.

Les aires de repos doivent être élargies et entretenues toute l’année pour offrir des refuges sûrs aux conducteurs, en particulier pendant les conditions météorologiques extrêmes. De plus, l’intégration de systèmes de surveillance avancés, comme des caméras de circulation et des mises à jour en temps réel des conditions météo et routières, est essentielle pour une gestion proactive de la sécurité. Ce n’est qu’avec une approche globale et audacieuse que cette route pourra répondre aux besoins de sécurité, d’accessibilité et d’efficacité des communautés et industries qu’elle dessert.

Un contraste frappant avec d’autres routes

La route 11/17 dans le nord de l’Ontario s’est forgé une réputation d’accidents fréquents, notamment impliquant des poids lourds. En 2022, la Police provinciale de l’Ontario (OPP) a signalé plus de 9 100 collisions impliquant de grands camions à l’échelle de la province, causant 71 décès—dont beaucoup sur des routes comme la 11/17.

À titre de comparaison, l’autoroute 401, malgré un volume de trafic plus élevé, a vu des améliorations significatives en matière de sécurité grâce à des modernisations majeures, notamment l’élargissement des voies, l’installation de barrières médianes en béton et l’amélioration des échangeurs. Une fois surnommée « Carnage Alley », certaines sections de la 401 sont devenues plus sûres grâce à ces investissements.

Le contraste met en lumière le besoin crucial d’efforts de modernisation similaires sur la route 11/17. Élargir les voies, améliorer la signalisation et ajouter des barrières pourraient réduire considérablement le nombre d’accidents et aligner ses normes de sécurité sur celles des autres grandes autoroutes ontariennes.

Un appel à la responsabilité gouvernementale

Les gouvernements provinciaux et fédéraux sont sous le feu des critiques pour leur inaction. Alors que des milliards sont alloués à d’autres projets routiers, les résidents du nord de l’Ontario se sentent négligés. Un engagement politique fort est essentiel pour prioriser cette route et éviter d’autres tragédies.

L’urgence d’agir ne peut être sous-estimée

Malgré les dangers bien documentés, les autorités ont largement échoué à agir. La connaissance de ces problèmes n’est pas nouvelle, mais l’absence d’interventions significatives soulève de sérieuses questions. Pourquoi des vies sont-elles mises en danger quotidiennement? Pourquoi des citoyens ont-ils peur de conduire sur leurs propres routes, et pourquoi les camionneurs quittent-ils la profession ou refusent de rouler dans le nord de l’Ontario? Ce n’est pas seulement une question d’infrastructure ; c’est une question de vies humaines et de dignité.

Barbara Moores – Nevinger
« Highway 17 near Serpent River. Is a highly signed pedestrian area, small community. There should be flashing lights above the pedestrian signs and maybe safety barriers to protect pedestrians walking. My son was killed by a speeding truck recently, on that stretch. Manitoulin Island has lights above their pedestrian signs, these lights are a secondary precaution. Cameras would also be an idea 💡 spread out along 17 and 11. Way too many loved ones are dying on these highways. Or expand to more lanes, Trans-Canada Highway still runs like small-town roads. »

Continuer à ne rien faire est inacceptable. Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates et décisives pour résoudre ces problèmes avant que d’autres vies ne soient inutilement perdues. La route 11/17 est bien plus qu’une simple route : c’est une artère essentielle pour d’innombrables communautés et un pilier vital de l’économie canadienne.

Les autorités doivent témoigner du respect non seulement envers leurs citoyens, mais aussi envers les camionneurs qui assurent la chaîne d’approvisionnement. Ces travailleurs ne sont pas de simples outils du commerce ; ce sont des êtres humains qui méritent des conditions de travail sûres et une reconnaissance pour leur rôle essentiel. Il est temps d’agir, et ce temps, c’est maintenant.

Lire plus : 

Suivez Hwy 11/17 kills people – La route 11/17 tue des gens.

Sophie
Sophie
Sophie Jacob possède une solide expérience et des qualifications notables dans le domaine de l'édition. En tant que rédactrice en chef chez Truck Stop Québec, elle supervise attentivement le contenu éditorial des articles, des actualités et du programme radio. Elle joue également un rôle actif dans la recherche d'informations et la création de contenus pour les réseaux sociaux, ainsi que dans la réalisation de segments radio de qualité.

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